PSG 1-2 Real Madrid : Masterclass défensif de Ramos et Varane

  • Paris a créé une supériorité numérique sur sa relance grâce à Verratti et Motta
  • Paris a créé plusieurs situations d’égalité numérique face aux défenseurs madrilènes
  • Varane et Ramos ont contenu Cavani et Mbappe athlétiquement et techniquement
  • Les défenseurs du Real ont parfaitement géré les situations de déséquilibre
PSG-vs-real-Madrid

Cavani capturé par la charnière Ramos – Varane

Le milieu tournant du PSG / Verratti – Motta face au jeu

Au moment de sortir le ballon, Paris opère avec un milieu « tournant » : Entre Rabiot, Motta et Verratti, 2 joueurs se trouvent plus bas pour créer un surnombre absolu face au pressing adverse (4 joueurs : 2 stoppeurs + 2 milieu décrocheurs).

Le 3e milieu se glisse – en théorie – un cran plus haut, pour être servi dans le dos d’un éventuel cœur du jeu à 2, aspiré par cette sortie de balle.

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La sortie de balle du PSG en schéma : 2 milieux décrochent et créent un surnombre. L’homme libre trouvé face au jeu cherche un offensif entre les lignes ou dans la profondeur

Si l’adversaire prend l’initiative de marquer ce troisième joueur plus haut, le plan aura le mérite de libérer ballon au pied l’un des relanceurs, qui pourra alors aller chercher un des ailiers entre les lignes, Cavani dans la profondeur, ou Alves / Yuri plus haut.

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Kovacic monte d’un cran pour gêner la sortie de balle aux côtéss de Ronaldo et Benzema, mais le double décrochage de Verratti et Motta garantit au PSG la supériorité numérique pour sortir le ballon (4v3). Rabiot (hors-champ) se trouve un cran plus haut.

Face à cette affluence axiale, les Madrilènes se sont concentrés sur le centre du terrain, avec un bloc compact latéralement (voire la position de Vazquez ci-dessus), et l’impératif pour Cristiano, Benzema, Casemiro et Kovacic de toujours cadrer les 2 milieux Parisiens enclin à décrocher.

Grâce à ce méchanisme – qui avait fait si mal au Barça il y a un an – Rabiot – Verratti – Motta se sont souvent trouvés libre face au jeu.

Cela dit, le 2 (TS – Marquinhos) +2 (Motta – Verratti)+1(Rabiot) théorique, a plutôt laissé place à un 2+3, Verratti et Rabiot venant souvent prendre place derrière la première ligne de pression madrilène.

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Très peu de ballons verticaux reçus – dans la zone où le rythme doit changer – par Rabiot et Verratti

Une position basse qui n’empêchait pas le(s) maestro(i) Italien(s) de se trouver libre pour distiller des ballons verticaux, au sol, dans les intervalles ou en l’air, dans la profondeur.

 

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La « CDM» contenue techniquement et dominée athlétiquement

Si les relayeurs du PSG avaient tendance à décrocher en même temps, le latéral côté ballon, notamment Alves compensait ce manque de proposition verticale par ses projections sur l’aile droite.

On a souvent vu Paris créer un 4 contre 4 (Alves – Di Maria – Cavani – Mbappe) ou un 3 contre 3 avec un défense madrilène haute et flottante.

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Situation périlleuse pour le Real : Verratti est libre face au jeu, et les défenseurs sont sans couverture face aux attaquants parisiens

Avec cette approche défensive à priori risquée, les Castillans ont fait étalage de leur force athlétique et de leur talent défensif, d’un point de vue individuel.

Souvent contraints à opérer sans couverture, Ramos et Varane devaient faire parler leur motricité et leur souplesse pour être capable de prendre les infos dans un sens, en gardant le corps dans l’autre, pour être prêt contrôler un appel parisien en profondeur.

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Situation extrême à gérer pour Varane : Di Maria n’est pas (encore) cadré : il doit garder les yeux sur le ballon en gardant les épaules vers Mbappe pour contrôler son appel en profondeur

Des courses souvent initiées hors de leur champ de vision. Alors que les artilleurs de relance trouvaient le moyen d’être libre via les schémas de sortie de balle, comme expliqué plus haut.

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Sans couverture face à Di Maria, alors que Verratti est libre, Ramos fait parler sa motricité et en gardant le ballon en vue, tout en laissant Di Maria hors-jeu, avant de se retourner pour le rattraper et le cadrer, alors que le drapeau ne sera pas levé.

Toujours bien placés, Ramos et Varane se sont montrés capables de se retourner au bon moment pour ne jamais être pris à défaut par les appels des Parisiens.

Ils forment certainement la charnière la plus athlétique au monde, et l’ont prouvé au Parc : capables de sprinter dans la profondeur/en arrière, et d’enchainer sur un contre-effort pour dominer les airs en restant explosifs.

 

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Pour gérer les nombreuses situations d’égalité numérique et empêcher les parisiens de combiner, les défenseurs madrilènes ont su se positionner intelligemment sur les lignes de passes, le meilleur moyen de défendre deux joueurs en même temps.

C’était particulièrement criant sur le repli, où Varane et Ramos ont parfaitement collaboré pour empêcher les Parisiens de trouver les lignes de passes qui pouvaient faire mouche, en retrait ou devant Navas.

 

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Paris face à ses limites individuelles

Il y a un an, le Barça volait en éclat au Parc et Draxler et Di Maria avaient offert un récital de jeu entre les lignes.

Privée de Neymar, l’attaque expérimentale du PSG a été totalement muselée par les défenseurs du Real.

La médiocrité technique de Cavani dans les enchainements, couplée à l’incapacité de Mbappe et ses longues foulées à se retourner rapidement ont offert aux Madrilènes la possibilité de maitriser ces situations – en théorie – périlleuses.

Prévisible au moment de rentrer sur son pied gauche, Di Maria n’a pas offert la version la plus chirurgicale de son jeu parfois tranchant.

Comme à son habitude, Ramos n’a pas hésité à sortir de l’alignement pour charger le receveur dans l’intervalle.

Supérieur physiquement, dans le placement et dans le duel grâce à leur technique défensive, Ramos et Varane n’ont fait qu’une bouchée du jeu offensif parisien, malgré un déséquilibre permanent, auquel ils sont bien habitués.

Victor Lefaucheux

 

Une réponse à “PSG 1-2 Real Madrid : Masterclass défensif de Ramos et Varane

  1. Bonsoir,

    Un truc que je ne comprends pas dans votre analyse.
    Sur les vidéos ci-dessus, on voit que les Madrilènes dans leur surface,sont toujours en surnombre face aux attaquants parisiens.
    Donc Ramos et Varane ne sont jamais en 1 contre 1.
    Ces vidéos confirment que les latéraux ou milieux parisiens ne sont pas venus appuyer leurs attaquants dans la surface adverse.

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