OM 2-3 OL : Analyse des points faibles défensifs de l’OM

Battu au Velodrome par Lyon, l’OM a payé sa faiblesse face au jeu placé de l’adversaire. Incapable d’empêcher les Lyonnais d’avancer sur le terrain, les Marseillais ont confirmé les limites qui les empêchent de battre les gros jusqu’à présent.

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Adil Rami jouant les pompiers de service après un ballon perdu dans l’axe

Face au jeu de position : un bloc passif et une défense basse

En phase défensive face à l’OL, les Marseillais ont montré des limites, plus ou moins corrélées, sur toutes les lignes de leur bloc.

La première (Germain – Payet) de ce 4-4-2 était assez passive sans le ballon. Il n’y avait pas spécialement de plan pour empêcher Tousart, Marcelo et Morel de profiter du 3 contre 2 naturellement créé par le 4-3-3 lyonnais, pour trouver un homme libre, et ainsi facilement sortir le ballon.

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Au delà de leur passivité sur le premier pressing, Payet et Germain – qui ne sont pas des monstres sur le plan athlétique – ont tendance à se désintéresser totalement du ballon une fois qu’un latéral ou un joueur offensif est servi au large.

Ils se contentent souvent d’isoler les relanceurs de l’adversaire, sans se soucier de la position du ballon. En somme, ils n’empêchent que la passe ne retrait et laissent souvent l’adversaire manœuvrer face à leurs 8 autres coéquipiers dans le champ.

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Au milieu, les 4 Marseillais (Thauvin – Lopez/Zambo – Gustavo – Ocampos) défendent en zone, et – là aussi – de façon assez passive. Ils se tiennent assez proches les uns des autres sur la largeur.

Gustavo et Lopez défendent souvent sur la même ligne, et aucun des deux ne prêtait secours à Germain et Payet plus haut face à l’OL. On avait certes vu Gustavo et Zambo assez agressifs sur Lo Celso et Rabiot au Parc, mais Payet et Germain restaient en sous effectif (2) face à Silva, Marquinhos et Diarra (3).

Sur les ailes, Thauvin et Ocampos sont sensés sortir sur le temps de passe sur le latéral adverse, mais l’OL pouvait assez tranquillement jouer sur la largeur : Lorsque Mendy était trouvé, Thauvin restait assez proche de ses collègues et lui offrait la possibilité de toucher 2 ou 3 fois le ballon sans être sous grosse pression, d’autant plus que ni Payet ni Germain ne récupéraient son marquage s’il progressait balle au pied.

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Les projections de Aouar et Ndombélé étaient sensées être contrôlées par Maxime Lopez et Gustavo. Mais les relayeurs marseillais étaient en difficulté sur le plan athlétique face à la fougue et au volume de leurs jeunes homologues rhodaniens.

Globalement, la couverture des halfspaces est toujours un problème pour l’OM. C’était déjà criant face au PSG au Parc : Sur le premier, comme sur le second but, les Parisiens ont trouvé la profondeur par ces zones décisives.

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Conséquence : l’adversaire prend souvent l’intérieur sur Amavi et Sakai partis à l’aventure au large, et trouve un joueur lancé dans leur dos, prêt à aller jouer un 3V3, ou un 2V2 si le central côté ballon est à son tour éliminé.

Avec Traoré qui emmenait Amavi loin de l’axe, on a vu plusieurs fois Rolando devoir couvrir en position de latéral gauche. Avec son centre de gravité très haut, l’ancien Portiste a volé en éclat dans le duel l’épaule avec Ndombélé avant l’égalisation. Laissant Rami et Sakai trop reculer pour gérer le 2 contre 2 avec Cornet et Mariano.

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La ligne défensive très basse de l’OM n’aide pas ce processus : avec des lignes aussi distendues, l’OM n’arrivait pas à créer des surnombres autour du ballon. Et les joueurs adverses qui se projettent sont systématiquement trouvés en jeu, prêt à centrer pour bénéficier du 2V2 qui va se jouer face à Mandanda.

Là aussi, les limites athlétiques de Gustavo et Lopez n’aident pas l’OM, en sachant que Payet et Germain ne sont pas non-plus experts dans la couverture de grands espaces et les efforts répétés.

Des récupérations trop basses : la transition offensive pénalisée  

Sur le poteau de Cornet – après l’énorme parade de Mandanda – les 2 transitions (offensive et défensive) de l’OM sont en cause :

Pour les raisons évoquées plus haut, l’OM n’arrive pas à empêcher l’OL de progresser jusqu’au centre – trop long – de Traoré.

Derrière, quand Mendy s’appuie sur Tousart, le pressing de Germain est sans impact, et le 6 lyonnais reste debout balle au pied.

A la suite de ce ballon perdu – ou plutôt non-récupéré, les Marseillais vont montrer un alignement défensif défaillant. Un fait récurrent : Rami remonte, mais Sarr et Rolando ne le font pas à la même allure. Quand Mendy cherche la profondeur, il faut un tacle en catastrophe du défenseur français pour éteindre le feu.

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S’en suit un dégagement en catastrophe, et plusieurs récupérations très basses de l’OM, suivi de ballons rendus. Celui que Ndombélé intercepte en taclant Payet conduira au tir de Cornet. Rolando se montrant peu inspiré au moment de fermer l’axe, comme cela avait été le cas face à Monaco.

Dans un autre registre, le but d’Aouar illustre également bien les difficulté d’un OM très fatigué à gérer le passage de la défense à l’attaque : L’OL gère sans mal le contre emmené par Thauvin – qui part de très bas, et récupère le ballon par Morel.

A nouveau à leur main pour relancer, les Lyonnais profitent d’un Ocampos qui se jette pour aller facilement créer un 1 contre 1 Amavi – Traoré qui leur sera fatal sur le centre en retrait de l’ancien Ajacide, face à un bloc coupé en 2.

Transition défensive : les limites athlétique et motrices peuvent poser problèmes

Comme on le voit sur l’occasion de Cornet, Rolando n’est pas très bien inspiré quand Ndombélé mène la contre attaque. Face à Monaco, l’OM est puni 2 fois après une perte de balle dans son camp.

Avec une charnière athlétique, l’OM peut se garantir la maitrise des airs. En revanche, pour changer de direction rapidement et vite revenir fermer l’axe / contrôler la profondeur, Rami et Rolando sont plus limités, surtout le Portugais et son centre de gravité très haut.

Les limites techniques du duo peuvent également causer des pertes de balles menant à des situations dangereuses pour l’OM. Surtout si Gustavo et son partenaire au milieu tous les deux plus haut, sur la même ligne horizontale.

Que ce soit face à Monaco, l’Athletic, ou sur le but encaissé à Toulouse, Rolando et Rami manquent parfois de « profondeur par l’arrière » au moment de sortir le ballon. Situés sur la même ligne horizontale, ils se mettent parfois en difficulté avec une simple passe latérale qui déclenche le pressing adverse.

Les 2 transitions – offensive et défensive – de l’OM restent intimement liées : plusieurs fois a vu un schéma se répéter :

  • récupération basse et compliquée
  • recherche de Payet / circuit lisible / déchet technique
  • perte de balle
  • adversaire attaque l’axe en prenant l’intérieur sur un central sorti couvrir son latéral.

La gestion de ces phases de transition – notamment à la perte – sera décisive face au RB Leipzig, qui est peut-être l’équipe la plus verticale d’Europe.

Victor Lefaucheux

2 réponses à “OM 2-3 OL : Analyse des points faibles défensifs de l’OM

  1. S’il vous plaît, un article sur ce qui a marché contre les gros parce que je suis en dépression….

  2. Pingback: Analyse du RB Leipzig : Contrer contre le contre | premièretouche

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