Idéal et ajustements : plongée dans le top niveau défensif mondial

Collectifs huilés, le City de Guardiola et l’Inter d’Inzaghi nous ont offert une finale haletante et très relevée tactiquement. Deux modèles de jeu maitrisés, couplés à des ajustements pertinents, qui définissent les standards défensifs actuels au plus haut niveau. Le sacre de City s’inscrit dans cette quête de l’ultra-contrôle, désormais achevée par Guardiola et ses défenseurs.

Ruben Dias, meilleur central du monde, complète le triplé de Man City avec la Ligue des Champions

Idéaux

Inégalement crédité pour cette caractéristique, Simone Inzaghi est un coach innovant sur le plan offensif. Les schémas offensifs peu académiques qu’il développe ont nourri sa trajectoire ascendante.

Ancien attaquant, il aligne systématiquement 2 pointes. Si l’on devait résumer son idée offensive principale : il utilise cette paire pour créer une situation d’égalité numérique permanente entre la dernière ligne offensive de l’Inter et la défense de l’adversaire. Les courses sont multiples et la profondeur menacée en permanence.

Secoués ces derniers mois à San Siro ; le Barça, Naples, Liverpool, ou encore le Real peuvent témoigner de la variété de ses schémas, et de la difficulté à gérer ce 4 contre 4 constant, en plus de ce qu’a pu proposer l’Inter samedi soir au stade Atatürk.

Schéma typique, libre et liquide de l’Inter Inzaghiesque : un central est trouvé couloir. L’Inter va chercher la liberté là où elle se trouve.
La défense en zone (volonté de s’aligner) de Liverpool est clairement perturbée par cette projection massive. Bastoni ne trouve pas d’angle mais le temps de jeu continue et l’Inter gagne du terrain.
Après un temps de jeu qui dure, Bastoni trouve Perisic en « cassant » le hors-jeu de Liverpool

Il faut une intervention salvatrice de Van Dijk pour empêcher Dzeko de scorer, alors que Perisic avait trouvé l’angle complexe nécéssaire pour battre le (court) bloc rouge.

En poussant à l’extrême cette volonté de trouver un homme libre hors de la pression de Klopp, Inzaghi va jusqu’à envoyer 2 centraux sur 3 dans le couloir.

Schéma de sortie de balle encore plus iconoclaste d’Inzaghi face à Liverpool : la défense à 3 se déforme pour aller chercher un homme libre hors de la densité adverse et jouer verticalement. Cette séquence se termine par une frappe sur la barre de Calhanoglu.
L’Inter va chercher de la liberté loin de la densité adverse dans des schémas peu académiques. Ici c’est le central – central qui finit sur l’aile en compagnie de Skriniar pour lancer Dumfries.

Après un second / troisième ballon gagné par l’Inter, la séquence se conclut par une frappe sur la barre de Calhanoglu.

On voit bien au moment du centre que la défense en zone de Liverpool est perturbée par cette projection massive des Interistes. Konate et Van Dijk doivent envisager beaucoup de trajectoires pour ce centre de Perisic (Di Marco cette année) qui finit finalement chez le Turc.

Des schémas dynamiques qu’on retrouve sur le but de Barella à Lisbonne, servi par Bastoni (face à un Benfica qui oriente aussi l’adversaire vers l’exterieur).

Depuis 2 ans, City s’organise en 4-4-2 pour défendre. Avec un parti pris – d’apparence – assez simple.  Une défense en zone, plus structurée et « passive », qu’active et calquée sur l’adversaire. 

En bref, les Citizens veulent opposer un bloc, qui cherche plus à éviter le duel qu’à le provoquer, avec une défense qui cherche à avancer.

Le parti-pris : une équipe assez courte verticalement, pour qu’un adversaire imprudent soit vite piégé par le hors-jeu. Le tout en gardant un certain contrôle, et sans se trop se livrer.

L’animation défensive de City au Parc en 2021. Ballon chez Paredes, Dias et Stones restent haut et mettent Mbappe hors-jeu avec confiance.

En théorie, cette approche implique d’orienter la possession adverse vers les couloirs (comme le font les adversaires de l’Inter vus jusqu’à présent) et ainsi rester maitre du jeu intérieur, en étant compact latéralement. Elle implique aussi de laisser – dans une certaine mesure – l’initiative aux centraux adverses, pour favoriser une certaine densité autour de la base créative (le 6) d’en face.

C’est le parti pris de City depuis 2 ans. Le plan défensif « macro ».

Comme nous l’avions vu en avant-finale, cette passivité, a fini par couter cher aux Citizens lors des moments cruciaux (Chelsea 21’, Real 22’) des précédentes éditions.

L’Histoire risquait fort de se répéter, face à un esprit aussi libre et plastique que celui d’Inzaghi, enclin à faire partir des ballons de locations improbables, pour trouver (et exploiter) ces situations d’égalité numérique, qu’il fait en sorte de créer.

Une autre défense en zone, qui veut avancer, et qui souffre face à la menace profondeur de l’Inter d’Inzaghi : celle de Barcelone en phase de poule. Le penalty (main de Eric Garcia) provoqué est annulé à la VAR, Lautaro étant finalement hors-jeu d’une marge infime. On retrouve ici la position de hors-jeu volontaire de Correa et un placement encore non-conventionnel de la défense, avec Skriniar très large.
On constate ici la malice de Correa, qui profite de sa position de hors-jeu initiale, alors que c’est finalement Lautaro qui est choisi par De Vrij.

Ajustements, 1 : du modèle, au fil du temps

Ce 4-4-2 défensif, en théorie zonal et passif, Guardiola le customise.

D’abord avec ses ailiers : le Catalan essaie d’emmener à la fois la possession adverse vers l’extérieur et l’intérieur. Il vise la densité / compacité de la zone, sans pour autant laisser trop de latitude aux centraux adverses.

Grealish et Bernardo sont donc compacts horizontalement : prêts à sortir sur le latéral adverse (coté ballon) sur le temps de passe… mais lorsque le cuir voyage d’un coté à l’autre, c’est l’ailier opposé qui va s’occuper du central adverse (voir ci-dessous) …et du latéral en même temps.

En courbant sa course pour supprimer la relation technique du central avec le couloir. C’était criant (et décisif) face au Bayern, ça l’était encore samedi face à l’Inter.

City compact autour du ballon : ailier côté ballon prêt à récupérer le latéral

Le Bayern renverse : le piège se referme sur Upamecano, alors que Grealish courbe sa course pour isoler Pavard, provoquant l’erreur du Français qui va accoucher d’un but.

On retrouve ce schéma face à l’Inter :

Le pressing du 4-4-2/4-2-4 de City en action : Bernardo courbe sa course pour couper la passe Bastoni – Di Marco. On remarque John Stones, arrière droit multifonction, qui vient faire le nombre au milieu lors des phases de pression et de transition défensive.
Servi dans les pieds, l’Italien ne peut se tourner pour s’orienter vers Di Marco et le servir. Il doit jouer vers l’intérieur. Stones se tient quand même prêt à récupérer Di Marco, en bon arrière droit.

Bastoni doit jouer avec son pied droit vers Barella pour aller chercher l’égalité numérique tant désirée par l’Inter face à la défense adverse.

Incapable de se retourner assez vite (d’ajuster ses appuis pour le faire dans le bon sens) sur sa prise de balle – alors que Calhanoglu et Brozovic font l’objet d’une attention particulière – l’Italien ne peut trouver la profondeur lorsqu’il lève la tête.

Sur la droite, on remarque que Akanji et Dias sont sortis du champ de la caméra pour s’assurer le contrôle de la profondeur.

Côté City, la prudence est de mise, en dépit du piège du hors-jeu qui est le modèle de jeu de base.

On remarque Inzaghi qui lève le bras pour indiquer à son joueur qu’il est trop tard pour changer de rythme, et qu’il faut désormais recommencer à préparer.

Ajustements, 2 : en fonction de l’adversaire : L’Inter (mis) face à ses limites 

Au-delà de son plan sans ballon – plus audacieux que prévu – l’Inter a donc dû se sortir de cette « pince » qui en théorie, coupait la relation entre le joueur halfspace (couloir intermédiaire en l’aile et l’axe) et le joueur aile.

On commence à le voir, le point où City a vraiment mis en difficulté l’Inter – et cela s’est ressenti dès l’entame, c’est dans la gestion de la profondeur. Pourtant face à une équipe experte lorsqu’il s’agit de la menacer, comme vu plus haut.

Temps de jeu placé de l’Inter face à un bloc médian. On remarque que City commence avec son 4-4-2 passif et structuré. Dzeko et Lautaro sont hors-jeu, et une attention particulière est portée à Calhanoglu. Barella se projette pour créer un 3v3 / 4v4 avec la défense, dans l’attente d’un éventuel ballon long. Constatant le contrôle adverse, Brozo ira finalement chez Darmian.

Le bloc de City n’est pas si compact verticalement, et surtout pas si haut. Contrairement à ce qu’on a pu voir, notamment face au PSG, où les Citizens étaient sûrs de leur fait pour avancer.

Ici, Dzeko et Lautaro, habitués à roder dans le dos, sont quand même hors-jeu.

Mais en regardant attentivement Ruben Dias et Akanji, on voit qu’ils s’informent sur Barella (Ruben) et Di Marco (Akanji). L’innovante animation offensive de l’Inter n’a aucun secret pour eux, et ils s’organisent en conséquence pour limiter l’explosivité offensive et la verticalité des hommes d’Inzaghi.

L’Inter peine à trouver un « sorteur de balle » capable de menacer la dernière ligne. La défense des Citizens est parfaitement coordonnée avec l’armée du porteur, et les courses des attaquants. Ici Brozo est forcé à jouer horizontalement vers son central droit.

Servi quelques secondes plus tard, Bastoni est à nouveau gêné par le pressing de Bernardo. Il regarde au loin vers Lautaro et Dzeko, mais n’ose pas (ne peut pas) verticaliser, sentant le contrôle de la charnière adverse. A la fois dans le dos et entre les lignes. On remarque que Dias et Akanji sont à nouveau sortis du cadre TV, quitte à étirer le bloc.

La profondeur est contrôlée, l’Inter n’arrive pas à faire à City ce qu’il a fait face à Benfica, Porto, Liverpool ou Barcelone.

Quand Bastoni s’oriente pour jouer chez Barella, la défense reprend sa marche en avant, mais tout en mesure. Lautaro et Dzeko son hors-jeu ici. Rodri coulisse et récupère Barella, en lui laissant quand même une certaine liberté d’enchainer (indiquée en orange ci-dessous).

Quand le ballon arrive chez Barella, la défense est déjà passée en gestion de Lautaro, un prédateur qui ne préfère aucune proie à une défense qui avance en jouant le hors-jeu, même bien maitrisé, comme celles que l’Inter a bougés jusqu’alors.

City ne lui fait pas ce plaisir, et est déjà en contrôle, via Akanji et Dias. Si ce ballon va chez Dumfries, Dias est également là pour couvrir.

Barella n’a qu’un seul appui pour trouver la passe parfaite, et s’il tergiverse, ce qu’il va faire, le piège se referme. Ici le temps de jeu se poursuit, mais City gère ce déséquilibre partiel (le milieu est éliminé, mais pas la défense).

Autre temps de jeu chaud au quart d’heure sur un long ballon (plus ou moins forcé) d’Onana, ou on retrouve le 4v4 permanent, avec Dumfries et Di Marco :

On retrouve le 3142 de l’Inter, organisé de façon à fuir la densité axiale de City, et le 4-2-4 de City, qui coupe tous les relais courts. Onana va solliciter la profondeur. Jouer le hors-jeu à la médiane est trop risqué

La lecture de la trajectoire de Ruben Dias est impeccable. Il sait qu’un 1v1 dans la profondeur face à Lautaro peut être fatal, mais il ne peut pas non plus laisser Dzeko connecter dos au but, le Bosnien ayant prouvé face à Tomori sa capacité à jouer de son corps dans ses situations. Le central portugais doit donc changer de rôle au moment parfait pour éviter tout flottement.

Même si au moment du contact avec le ballon d’Onana ; Dumfries, Dzeko et Lautaro sont tous dans le camp adverse (donc hors-jeu), City – contrairement à ce qu’on a vu plus haut vs PSG – ne peut pas raisonablement jouer le hors-jeu jusqu’à la ligne médiane : Même en mettant Lautaro et Dzeko hors-jeu, la menace Dumfries existerait toujours et est toute proche d’être en jeu. Une erreur et le carton rouge peut sortir.

CIty aurait théoriquement pu jouer le hors-jeu

Ici, le hors-jeu serait passé, mais sans la maitrise que City recherche. La problématique, face à l’animation offensive de l’Inter : il suffit de trouver un seul joueur onside pour que tous les joueur offside soit remis en jeu, comme on l’a vu avec Correa tout-à-l’heure.

Sans parler des éventuels relais interieurs (Barella / Hakan) ou exterieurs (Bastoni / Di Marco en une) qu’Onana peut trouver.
City choisit donc la sécurité, et Ruben Dias doit dégager ce ballon en courant vers son but, tout en restant orienté de façon à faire face au ballon. Il arrive à jouer précisément sur Ake.

Mais City est sous une enorme pression au 2e ballon (un autre avantage du 4v4 permanent d’Inzaghi), le 4e ballon est pour l’Inter, avec Lautaro face au jeu.

Alors qu’Akanji le couvre, en restant relativement attentiste, Ruben Dias sent qu’il peut – et qu’il doit – intervenir et vient faucher le ballon entre les jambes de l’attaquant argentin.

La couverture d’Akanji est également impeccable. En couverture au moment de l’impact aérien, il anticipe aussi un appel de Dumfries quand Lautaro est face au jeu. Le Suisse ne bloque jamais ses appuis, il reste en contrôle. A ce moment-là, il n’y a plus de hors-jeu. On ajuste. Le temps perdu par ce « contrôle » de Dumfries suffit à Dias pour intervenir.

Le plus important : City n’a jamais offert à l’Inter l’espace qu’il esperait dévorer dans son dos, ou éventuellement créer devant sa défense.

A préciser, gérer ce genre de long ballon est tout sauf aisé. Trop reculer est dangeureux, trop avancer l’est aussi. Ruben Dias en avait fait l’experience il y a 4 ans avec Benfica face au Frankfort supervertikal d’Adi Hutter (particulièrement criant sur le 2e but).

En appliquant leur plan de jeu initial (défendre en zone + jouer le hors-jeu) qui favorise les conditions de l’interception (voir plus bas), City va faire planer la menace en transition offensive – d’où le sens du risque pris.

En adaptant ce plan de jeu, juste ce qu’il faut, ils limitent les dégats causé par ce risque.

Transitions

Jouer le hors est un risque, et il n’a pas de valeur en tant que tel.

Les équipes qui adoptent ce parti-pris le font pour créer du flottement chez le porteur du ballon, privé de solution, par les joueurs mis « hors du jeu ».

C’est le sens du modèle de jeu de City.

Face à l’Inter, pourtant organisé en amont selon cette caractéristique, City a créé un certain nombre de situations en transition offensive, sans toutefois scorer.

Pressing haut de City : De Bruyne isole Brozovic, alors que Grealish force le jeu intérieur.
Le 4-2-4 « à pince » de CIty prive Darmian d’option. Le volume défensif défensif de Ruben Dias, l’empêche de jouer entre les lignes, Akanji tient la profondeur.
Sentant la présence de Ake, et voyant les attaquants isolés par Dias qui sort et Akanji qui couvre, Darmian choisit une passe touchy (en rouge) dans l’axe, alors que Brozo semblait ouvrir une ligne de passe un peu plus « profonde ».

Parenthèse : on remarque sur chacune des images l’attitude « active » de Ruben Dias qui sort Lautaro. Elle tranche avec la zone, moins adaptée à l’Inter, du Barça de Xavi en octobre. Le Barça prendra 4 buts face à l’Inter en 2 matchs.

Le Croate rate sa prise de balle et Rodri connecte De Bruyne en une touche. Le Belge fera le mauvais choix en cherchant Grealish, qui lui indique (2e image) pourtant de ne pas connecter.

L’Inter gère bien la transition defensive, avec un plan adapté, mais son animation offensive est sclérosée.

Côté Inter, c’est finalement surtout le plan défensif d’Inzaghi qui a pesé sur la rencontre, et provoqué des flottements grâce à une défense conquérante. Alors que Guardiola a admis s’être attendu à un bloc plus bas.

Sur les transitions offensives de l’Inter, autant qu’on peut pointer un manque de justesse chez les Italiens (notamment Barella), on peut noter le contrôle des skyblues sur ces temps suivant une perte de balle.

Pressing de l’Inter face à la construction de Man City. On voit qu’Haaland fait l’objet d’une surveillance particulière. Bastoni va couvrir Di Marco ou Acerbi en fonction du choix d’Akanji. Dès sa prise de balle on voit le Míster qui commande l’avancée du bloc.

On remarque aussi que John Stones, bloqué par Calhanoglu, s’autorise une projection imprudente (cercle rouge).

Quand Bernardo joue vers l’arrière, c’est à son arrière-garde qu’Inzaghi témoigne son approbation.

L’erreur provoquée qui arrive va créer un énorme flottement :

Di Marco serre sur Bernardo (vivement invité par Inzaghi) qui n’a plus d’option à part Akanji, que Lautaro se tient prêt à attaquer. Le Portugais cherche Ederson, mais Akanji et son gardien ne se comprennent pas.

Alors qu’Ederson protège son but pour retarder le tir de Lautaro, Ruben Dias va à se montrer colossal et gérer Lukaku avec vivacité et tonicité.

Ruben Dias arrive à garder le contrôle d’un Lukaku plus frais, grâce à sa tonicité et à sa capacité à s’informer (capture 2 et 3), alors que le Belge essaie de fuir son champ de vision.

Difficile de ne pas retrouver la course croisée Dzeko face Milan ou celle de Lukaku face à Naples, qui met Kim Min Jae dans la panade.

https://youtu.be/5Lau2XUTVIw?t=186

La tête et les jambes : Ruben Dias en symbole

Au-delà de l’aspect tactique, et des choix de Guardiola en fonction de l’organisation adverse, City a atteint le sommum de la compétitivité en chassant la perfection sur le plan défensif.

En théorie, le modèle de jeu défensif de Guardiola est la proie favorite des Intéristes, qui se régalent d’exploiter la passivité des défenses en zone, et la volonté de s’aligner en face ; en proposant un jeu vertical et malin, comme vu face au très zonal Benfica de Roger Schmidt.

Abandonner ce modèle défensif n’était pas raisonnablement envisageable pour City, et les gains qu’il apporte sont multiples, comme on l’a vue avec les transitions offensives de City au fil du tournoi.

Avec un Ruben Dias colossal dans la lecture du jeu et le volume, vers l’avant et l’arrière, City a pu ajouter la touche nécessaire de micro-tactique, à son plan de base, déjà bien ficelé.

En grande partie grâce à son central portugais, Guardiola a su mettre la bonne dose d’activité dans sa passivité, et de marquage dans sa zone.

Si dessous, on voit Dias appliquer le modèle, en mettant Lukaku et Di Marco hors-jeu.

L’erreur d’alignement d’Akanji, sur la remise 100% inzaghiesque de Dumfries (latéral droit) pour Di Marco (latéral gauche) aurait pu faire tourner le match, mais globalement, l’animation offensive de l’Inter a été sclérosée et ses occasions trop imparfaites pour marquer, et priver City de son rêve ultime.

City aura encaissé 5 buts en 13 matchs de C1. 3 en 7 matchs de phase finale. Dont un sur coup de pied arrêté, et un à la fin d’un match plié face au Bayern.

Un modèle de jeu (du moins la partie défensive) ne saurait suffir à un tel accomplissement. Celui de City a évolué avec le temps, et a su parfaitement matcher l’animation offensive de l’Inter pourtant riche et dynamique.

Ce qu’on pourrait appeler la « micro-tactique », et ce qui ressort du match défensif parfait de City, c’est la capacité de Guardiola et de son staff à programmer les joueurs, de telle façon que leur intuition (les décisions sont prises très rapidement sur le terrain) soit nourrie, dirigée, par une parfaite pénétration des idées adverses, et de leur complexité, tache qui semble impossible sans un travail profond et efficacement synthétisé.

Car tout est affaire de hiérarchie dans ces moments cruciaux, que City a finalement su dompter.

Victor Lefaucheux

Une réponse à “Idéal et ajustements : plongée dans le top niveau défensif mondial

  1. Au final, le système se fait saboter par ses propres éléments lors phases couperet. Sur la finale, Barella fut moyen (imprécis les rares fois où la défense a pu le trouver dans le half-space), Bastona tirait la langue des la 60e et Lukaku…..
    Ce qui est répétitif avec ce système c’est qu’il est prévisible dos au mur, le swap de la doublure de devant, les latéraux qui sortent parce qu’il veut garder son assise à 3 derrière mais c’est insuffisant face à des équipes qui ont des individualités lethales (Real 21-22; Liverpool 21-22) sur ces deux confrontations, Inter à tenu tête mais il a suffit des individualités pour qu’ils perdent le face à face. Peut-être faut-il remettre son 3-5-2 en question et tenter des alternatives.

    À mon avis, c’est ce qu’il manque à l’équipe une dose d’individualités offensives, hormis les contres rapides on à l’impression que l’inter c’est trop académique et face à une défense rodée (Bayern, City cette saison) les attaquants deviennent des fantômes. C’est pourquoi l’ attaque de la Lazio avec Immobile et Correa décevait souvent lors de certaines oppositions en série A.

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