Bayern – Barça : dans le dos de Busquets, l’espoir

Battus 3-0 à l’aller, les Bavarois sont dos au mur et condamnés à un match parfait pour créer un miracle. Leurs espoirs sont minces, mais les performances accomplies cette année en terme de pressing – comme certains points faibles montrés par le Barça à l’aller – leurs permettent d’exister.

Exploiter l'espace entre Busquets et ses centraux : l'espoir du Bayern ce soir

Exploiter l’espace entre Busquets et ses centraux : l’espoir du Bayern ce soir

Presser comme face à Porto, éviter le 3 contre 3

Fait inédit cette année, le Bayern a entamé le match aller en 3-4-1-2. Au delà de la valeur « numérique » de ce schéma, c’est surtout dans ses objectifs défensifs qu’il était particulièrement audacieux, ou suicidaire, selon le point de vue. Au moment ou le Barça relançait, le Bayern épousait son schéma sans un seul joueur en couverture. A partir du moment où les centraux barcelonais se sortaient de cette première phase de pressing, le Bayern devait se réorganiser pour empêcher le Barça de bénéficier du 3 contre 3 devant. Egalité numérique créée – de fait – par le plan défensif très risqué de Guardiola. Selon que le ballon était à droit ou à gauche, Xabi Alonso ou Lahm devenaient alors le libéro qui devait couvrir ce 3 contre 3.

Sur le face-à-face perdu par Luis Suarez à la 13e minute, il suffit d’un long ballon de Ter Stegen pour punir l’audace du Bayern. Les Bavarois n’ont pas le temps de se réorganiser, et le 3 contre 3 créé aurait pu – voire même dû – leur coûter un premier but. Dans cette configuration, la mission était quasiment impossible pour Benatia, Boateng et Rafinha : ils devaient chacun gérer une trop longue liste de tâches défensives face à la MSN :

  • garder un œil sur le ballon
  • garder un œil sur leur joueur
  • contrôler la profondeur
  • surveiller leur alignement

Même après le changement de système, Pep est resté sur l’idée de ne pas se retrouver à 2 contre 3 face à la défense du Barça et a continué à abandonner le marquage d’un des 2 latéraux, selon le côté du ballon.

Encaisser un but rendrait la mission impossible. Pour s’assurer d’être à 4 contre 3 face à la MSN, Pep devra peut-être renoncer à ce choix au retour, et faire défendre les seuls Lewy et Muller sur le trident Busquets – Pique – Mascherano, comme il l’avait face à Maicon – Marcano – Casemiro.

Le pressing de Bayern – Porto, appliqué au Barça (le même XI devrait débuter)

Le pressing de Bayern – Porto, appliqué au Barça (le même XI devrait débuter)

Le 442 défensif du Barça / Le jeu de position bavarois 

On a pu le constater de façon explicite pendant le Clasico retour : le Barça a mis de l’eau dans son pressing sous le commandement de Luis Enrique. Au Camp Nou, les Catalans ont chassé le ballon en deux temps :

  • D’abord une phase de pressing « classique », en 433,à l’image de ce qui se faisait sous Pep : une grosse pression sur le porteur (souvent Xabi Alonso), toutes ses options fermées, et la ligne défensive qui remonte.
  • Ensuite – si le Bayern s’en sortait – un 442 à plat se mettait en place. Neymar se joignait à Iniesta, Busquets et Rakitic derrière Suarez et Messi.

Ce plan relativement passif n’étant pas vraiment dans l’ADN Barça, le pressing se re-déclenchait immédiatement quand le Bayern jouait en retrait.

À ce moment-là, les Bavarois auraient pu exploiter l’écart crée entre les lignes de ce 442 à plat relativement contre-nature pour le Barça. On a parfois vu Busquets s’aventurer très haut pour aller charger Xabi Alonso. C’est là que se situe l’espoir du Bayern.

Dans le dos de Busquets, l’espoir

Problème : avec le ballon, les Bavarois n’ont pas été capables de reproduire face à 8 Catalans (4+4) ce qu’ils avait brillamment fait face à 9 Portistes (4+1+4) dans le jeu de position. Une relative faillite aussi due à l’idée offensive de base de Guardiola (visible dès le coup d’envoi) : aller solliciter Müller et Lewandowski dans les coins, face aux petits gabarits d’Alba et Alves, à l’image de ce qui avait été fait par Cholo Simeone contre le Barça en ¼ l’an dernier. 

Pep devrait reconduire le XI qui a explosé Porto en 1 mi-temps. L’enjeu pour les Bavarois sera d’occuper les 4 intervalles entre les 2 lignes de 4 du Barça comme ils l’ont fait face à l’équipe de Lopetegui.

L'animation offensive du Bayern contre Porto, appliquée au Barça

L’animation offensive du Bayern contre Porto, appliquée au Barça

Après le passage à 4, les hommes de Guardiola ont retrouvé du contrôle. Sur les 2 premiers buts du Barça à l’aller, ce sont des erreurs de jugement qui coûtent des turnovers fatals au Bayern. Benatia se précipite face au pressing de Rakitic et Thiago joue en 3e intention : son renversement est trop lisible pour Alba. Le contre aboutira au terrible face à face Messi – Boateng.

Être prudents derrière, et spontanés devant

À 2 contre 1 avec Bernat contre le lutin argentin, le stoppeur allemand a prouvé à l’aller (comme lors de la finale du mondial) qu’il était capable de tenir, comme peu de ses collègues à travers le monde.

Les espaces pour les passes verticales existeront si le Barça re-pose son 442 défensif de l’aller. Si celui-ci se change en 4141, on a le droit de douter de l’investissement défensif de Messi à droite. De plus, les défenseurs n’auront encore plus de temps pour allonger des diagonales dans le dos de Rakitic, qui n’est jamais un vrai milieu droit en phase défensive. Le temps de décision ne pourra pas dépasser une seconde, : dans tous les cas, la spontanéité offensive devra être au rendez-vous. Si Götze débute en ailier gauche, il devra faire beaucoup mieux qu’au Camp Nou en terme de percussion.

Dès que 4 Bavarois ont occupé les 20-30 mètres qui séparent parfois le milieu et la défense du Barça, il y a eu danger, et Alves aurait pu être expulsé pour sa faute sur Lewandowski au retour des vestiaires.

Sans la couverture de Busquets, Pique et Mascherano peuvent vite être à 2 contre 2 avec Lewy et Müller. En faisant pleuvoir les centres avec un maximum d’intensité offensive, les Bavarois ont le droit d’y croire s’ils ouvrent le score avant la mi-temps. Ils n’auront pas le droit à l’erreur face au Barça et devront reproduire, quasiment à l’identique la performance accomplie face à Porto, qui joue également en 433, avec – certes – un bien moindre matériel.

Aux défenseurs le discernement, car la moindre erreur annule tout chance de qualification, mais aux attaquants l’audace, car des portes se sont ouvertes au Camp Nou, et l’égalité numérique peut vite exister face au 442 défensif du Barça. Un schéma qui devrait être en place encore plus longtemps ce soir, vu l’avance au score des Catalan… ¡ Vamos ! 

Victor

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