Valence 4-1 Lille : Le 5-3-2 pris à défaut sur des détails

Battu 4-1 à Mestalla, le LOSC a pourtant réalisé une performance consistante. Organisés en 5-3-2, les Dogues ont bien géré la créativité des Valencians au cœur du jeu. En changeant leur fusil d’épaule, les Espagnols ont tout de même trouvé des solutions adaptées face à la défense à 5. Pour autant, 2 faits de jeu contraires ont fait basculer cette rencontre indécise.

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Le but d’Osymhen, récompensant le bon travail défensif des Lillois

5-3-2 efficace / Kondo et Parejo isolés

A l’initiative du jeu, et plus souvent propriétaires du ballon, les Valencians se sont heurtés à une bonne organisation défensive lilloise. Sur un modèle (5-3-2) proche de celui de Conte ou de Naggelsman (défense à 5 qui coulisse, animée en zone), les Nordistes ont sur contrôlé le jeu de position des Valencians, avec une bonne gestion de la largeur, et une attention très particulière portée à isoler le double pivot Kondogbia – Parejo.

Malgré l’infériorité numérique (2v3), le duo Remy – Osimhen s’est très bien comporté face au trident [central – central – Kondogbia]. La ligne de passe reliant le porteur du ballon à Kondogbia était parfaitement coupée par l’attaquant qui sortait au pressing, pendant que son partenaire le couvrait, se tenant prêt à récupérer l’autre central, si le ballon bougeait latéralement.

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(de droite à gauche) Kondogbia isolé des centraux par le duo Remy – Osimhen, le porteur toujours sous pression

Sur les sorties de balle, Parejo se trouvait souvent sur la gauche, dans le halfspace, à la manière d’un Tony Kroos. Si le ballon lui parvenait, alors Benjamin André se tenait prêt à le cadrer avec agressivité.

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André très dur sur Parejo, alors que Remy coupe la passe vers Kondo, en se tenant prêt à sortir sur Gabriel, sur le temps de passe

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Pas de solution courte pour les centraux Valencians balle au pied face au bloc médian

A gauche, Yazıcı se tenait prêt à récupérer Wass s’il était servi, ou à venir resserrer dans l’axe le ballon était à l’opposé. Dans le cas où Remy, Osimhen et André étaient mobilisés par les 2 DC et Parejo, le Turc pouvait carrément se concentrer sur Kondo dans l’axe.

Le LOSC calait ainsi son asymétrie sur celle de Valence : L’animation offensive des espagnols penchant naturellement à gauche (droite du LOSC), le contrôle de Parejo dans le halfspace était un enjeu-clé, d’où le rôle d’André, sans équivalent de l’autre côté. Un vide sans conséquence.

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La gestion des latéraux était partagée entre les 8 et les pistons lillois. Si les relayeurs étaient trop loin pour récupérer les latéraux espagnols, alors les pistons Bradarić ou Çelik sortaient sur le receveur, laissant la défense coulisser, sur le modèle popularisé par le coach de l’Inter.

Une défense en zone opérationnelle, qui force la passe dans les pieds vers Parejo, et qui sera récompensée en transition offensive par l’ouverture du score d’Osimhen, à la 25e minute. L’interception d’André se transformant en passe décisive.

A ce moment-là, la possession est de 60-40, mais le LOSC revendique 6 tirs à 1.

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Parejo à la faute sous la pression d’André. L’interception du Français se transforme en passe D

En terme de sortie de balle, le PSG serait bien inspiré de ne pas produire des schémas trop scolaires, auquel cas les lignes de passes serait coupées avec discipline par les offensifs lillois. On en a eu à nouveau l’illustration lors de l’ouverture du score face à Bordeaux.

Si Verratti est présent, il y a fort à parier qu’un focus sera mis en place sur lui, sur le modèle de ce qui a été préparé face à Parejo, qui évolue dans la même zone du terrain (halfspace gauche).

Face à Brugge, ce plan (le relayeur droit était en quasi-individuelle sur lui) avait suffi à grandement limiter la créativité du PSG. Plus libres, Marquinhos et Gueye n’ayant pas fait grand-chose de la latitude qui leur était offerte.

Il sera très intéressant de voir ce que Paris va proposer en terme de sortie de balle face au LOSC. Il y a de quoi piocher dans ce que Valence a opposé au plan lillois à partir de la fin de la première mi-temps.

Rodrigo aspire Soumaoro, Valence trouve la profondeur

S’il fallait dégager un point faible dans l’animation défensive lilloise, ce serait surement la timidité avec laquelle le back3 a joué (ou n’a pas joué) le hors-jeu face à Rodrigo et Gómez.

Craintifs face à la qualité de passe des Espagnols, les centraux lillois ont légèrement reculé, et souvent laissé Rodrigo et Gómez en jeu, au moment où la passe allait partir. Soumaoro et Gabriel se sont alors trouvés sous pression au moment d’intercepter. S’en sont suivis des ballons rendus, ou des dégagements en touche, permettant aux Valencians de s’installer dans le camp adverse.

Une fois les lillois contraints au bloc médian-bas, les Valencians pouvaient compter sur une certaine liberté pour leur latéraux avec ce milieu Lillois assez étroit.

En théorie, Wass et Gaya étaient gérés par les latéraux lillois, avec la défense à 5 qui coulissait.

La véritable réponse des Espagnols pour perturbé ce plan Lillois : les empêcher de générer des surnombres sur les côtés :

En attaquant avec 2 joueurs au large et un autre dans le halfspace côté ballon, les Valencians ont mobilisé le central côté ballon (Soumaoro / Gabriel), souvent avec Rodrigo.

Le latéral étant mobilisé par un joueur au large, et le 8 lillois par un autre, Soumaoro (ou Gabriel, de l’autre côté) ne pouvait plus couvrir leur piston.

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La mise en place qui a fait la différence : un central aspiré dans le halfspace, un latéral pris dans le dos, hors de son champ de vision

Dans l’axe, Gomez pesait sur Fonte (voir images ci-dessus). Ainsi, la profondeur était contrôlée beaucoup plus difficilement, et les Valencians ont pu accéder à la surface, où les Lillois ont été malheureux (penalty et CSC).

Valence a trouvé cette profondeur de deux façon :

  • Par du jeu direct, dans le dos, notamment via Gabriel, qui va trouver la passe qui fait la différence pour Gaya, dans le dos de Celik (et de Soumaoro, attiré par Rodrigo, sur le but du 2-1)
  • Par du jeu combiné : les situations d’égalité numérique créant la possibilité d’appui-remises sur de petits périmètre, trouvant ainsi un joueur libre face au jeu (Ferran Torres sur le penalty du 1-1)

A ce moment-là, le contrôle de la profondeur est devenu précaire, et la couverture n’existait plus pour les centraux lillois.

Pour autant, que ce soit Soumaoro sur le 2-1, ou Fonte sur le penalty, les Lillois ont bien tenté d’échanger les marquages, et ce sont des faits de jeu malheureux (main / CSC) qui ont fait pencher la balance du mauvais côté.

Victor Lefaucheux

 

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