Archives de Catégorie: Ligue des Champions

Antoine Semenyo : l’ailier aérien qui plane sur la PL

Visage d’un Bournemouth tonitruant, Antoine Semenyo affole la PL, dont il est possiblement, actuellement, le meilleur joueur. Avec 6 buts et 3 passes en 7 matchs, l’ailier ghanéen, archétype de la version moderne du poste, se montre létal. Avec son profil aérien, plus proche de Lewandowski que de Robinho, Semenyo s’inscrit dans la tendance de joueurs offensifs moins véloces mais plus efficaces, au centre de gravité assez haut. L’ailier cherry table sur sa morphologie élancée et ses longues jambes pour dégainer rapidement et puissamment, et ainsi recruter l’imprévisibilité qui le rend ingérable pour les défenseurs du Royaume.

Antoine Semenyo, en état de grâce sur ce début de saison

1m85. Si le chiffre peut surprendre pour Robert Lewandowski, qu’on croirait aisément plus grand, il produit le même effet pour Antoine Semenyo, qu’un micro-trottoir footbalistique suffirait certainement à faire osciller autour du mètre 75. Le neuf polonais et l’ailier ghanéen font pourtant exactement la même taille. Un élément anecdotique, introductif au profil morphologique et aux préférences motrices de Semenyo, très loin de l’archétype du feu follet africain, rapide et au centre de gravité très bas.

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Une analyse rationnelle du Dinizisme : Jeu long, transitions Redbull et tourbillons

En continuation de l’article publié sur Skysport sur l’inspiration relationniste du Bayern de Kompany, qui introduisait ce style de jeu, analyse détaillée de l’animation offensive du Fluminense 2023

Champion de la Libertadores 2023 passé à la postérité, le Fluminense de Fernando Diniz a popularisé en mondovision ledit style relationniste. Une animation offensive mobile, aux allures de joyeux foutoir, qui a électrocuté le monde de l’analyse, ses schémas et stratégies préétablis. Bien qu’il soit par nature organique et improvisé, ce style est à son tour décliné. On le voit au Bayern et au PSG, plus liquides que jamais. On tentera ici d’approcher cette façon d’attaquer avec un angle rationnel.

L’Argentin German Cano, goleador du Fluminense, fait mouche face à ses compatriotes de River

Dans une optique de réalisme, et pour ne pas nous focaliser excessivement sur l’aspect esthétique et insolite de cette animation offensive, nous prendrons en fil rouge l’approche qui avait permis au Tricolor d’étriller le River Plate de Martin Demichelis en phase de poule, 5-1, au Maracanã. Un match qui avait mis en lumière l’impact fondamental du jeu long et des phases de transitions dans le « modèle » de Diniz. Lui permettant ainsi de mettre en place ses fameuses spectaculaires rotations aux allures de tourbillons.

Cet aspect a été développé à maintes reprises au moment d’établir la dichotomie évidente entre jeu positionnel et relationnel : le Fluminense de Diniz se distinguait de l’approche large et symétrique du jeu placé dit positionnel par son extrême densité en phase offensive. Bien qu’elle se matérialise sous différentes formes, et différentes longueurs, comme on va le voir.

Le contraste et net entre l’occupation symétrique et rationnelle du terrain par le Chelsea de Maresca (ici en finale de C4), et la disposition bien plus libre du Flu de Diniz (ici en finale du Mondial 2024 face à City)

On renvoi à nouveau le lecteur vers cet article sur le Bayern de Kompany, dont la première moitié introduit ces notions et cette dichotomie avec le jeu de position, et présente synthétiquement les bases du jeu offensif de Diniz.

Ainsi, dans un esprit tout-à-fait logique, il convient, pour l’adversaire du Flu au moment de défendre, d’être particulièrement compact latéralement, pour ne pas laisser tel ou tel secteur de son bloc être submergé par la densité et la mobilité déployées par l’escouade brésilienne en phase offensive.

exemple de “submersion” de l’adversaire : le bloc de Boca est en zone, mais la densité offensive (en plus du mouvement) des Brésiliens autour du ballon fait sauter leur pressing

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Kompany, saison 2 : voici le Brazil München !

Alors que son modèle offensif était déjà vertical et tranchant lors de sa « saison 1 », Vincent Kompany a, de toute évidence, injecté de nouvelles idées d’attaque dans son Bayern. Dans une quête acharnée et impérieuse d’imprévisibilité, le Belge fait d’une pierre deux coups en produisant un jeu ultra-spectaculaire. Plus libres, inventifs et mobiles que jamais, les Bavarois jouent – littéralement – à la Brésilienne.

Après une première année réussie pour Kompany, place maintenant à la saison de la confirmation © IMAGO / Jan Huebner

Position – relation…

Alors que l’opposition entre contre-attaque et attaque placée a servi de canevas à l’analyse, ou à la conceptualisation du foot dans les années 2010, une nouvelle dichotomie a récemment émergé pour distinguer deux écoles offensives : position contre relation.

Le parti pris de l’équipe adepte dudit jeu de position est comparable à celui d’un maître d’échecs : s’ouvrir des options, assez similaires, dans un esprit de symétrie et d’ordre, pour permettre au porteur de balle de choisir la meilleure. En allant méthodiquement par étape jusqu’au geste final. Il y a d’ailleurs une certaine correspondance entre « l’ouverture » aux échecs et la « sortie de balle » au football : Mettre l’emphase sur une phase préparatoire, qui va conditionner le reste de l’action, et sa finalisation.

Ce jeu s’organise autour d’une figure de référence autour du porteur : le triangle, ou plutôt le losange (en comptant le porteur), 

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Idéal et ajustements : plongée dans le top niveau défensif mondial

Collectifs huilés, le City de Guardiola et l’Inter d’Inzaghi nous ont offert une finale haletante et très relevée tactiquement. Deux modèles de jeu maitrisés, couplés à des ajustements pertinents, qui définissent les standards défensifs actuels au plus haut niveau. Le sacre de City s’inscrit dans cette quête de l’ultra-contrôle, désormais achevée par Guardiola et ses défenseurs.

Ruben Dias, meilleur central du monde, complète le triplé de Man City avec la Ligue des Champions

Idéaux

Inégalement crédité pour cette caractéristique, Simone Inzaghi est un coach innovant sur le plan offensif. Les schémas offensifs peu académiques qu’il développe ont nourri sa trajectoire ascendante.

Ancien attaquant, il aligne systématiquement 2 pointes. Si l’on devait résumer son idée offensive principale : il utilise cette paire pour créer une situation d’égalité numérique permanente entre la dernière ligne offensive de l’Inter et la défense de l’adversaire. Les courses sont multiples et la profondeur menacée en permanence.

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Le 4-2-4 de Guardiola : John Stones et le 5 + 5

Dernière évolution tactique en date du Catalan : un 4-2-4 sans latéraux et avec un défenseur central, John Stones, parfois aligné milieu défensif. Tentative d’explication du cheminement et de la logique du coach de Man City, qui tutoie son rêve ultime face à l’Inter à Istanbul.

L’organisation offensive de City face au Real : Ici une défense à Akanji – Dias – Walker, devant eux Rodri – Stones, plus haut Gundogan de Bruyne. Grealish Bernardo au large et Haaland devant. Un schéma modulable en fonction de plusieurs critères.

Sortie de balle, changement de rythme, et transition défensive : objectifs universels

Quel que soit le système ou l’animation d’une équipe, certains objectifs sont communs à tous les entraineurs du monde.

L’organisation offensive initiale, la sortie de balle, a pour but d’atteindre le camp adverse, ou d’éliminer les 2 premières lignes de l’adversaire, pour le forcer à reculer en bloc, sous peine d’être totalement déséquilibré.

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2019 Ajax: Another way of attacking

2019 Champion’s League semifinalist Ajax broke the rules of classic positional play in 2019. Rather than control and structure, Erik Ten hag based his game model on verticality and dynamism. Analysis of a revolution, made of tight angles, predictable passes, no mans’ land in midfield and offside forwards.

Hakim Ziyech, creative winner, levitating in this Ajax

The other positional play

During the last decade, Pep Guardiola’s (and his heirs’) influence made positional play the blueprint of analysis. According to this game model, a team would play out from the back, around a base of 3 players, the rest of the team would open triangles (or rather diamonds) of passes. The main idea would be to open opposition wide, to hide passes, and connect in the halfspaces, with a long time of preparation.

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Ajax 2019 : Une autre façon d’attaquer

Demi-finaliste de la C1 en 2019, l’Ajax d’Erik Ten Hag casse les codes du jeu de position. Au contrôle et à la structure, les Ajacides préfèrent la verticalité et le dynamisme. Analyse d’une révolution, faite d’angles fermés, de passes prévisibles, de no mans’ land au milieu, et d’attaquants hors-jeu.

Hakim Ziyech, ailier créateur en lévitation dans cet Ajax

L’autre jeu de position

Au cours de la dernière décennie, l’influence de Pep Guardiola et de ses héritiers a fait du jeu de position une référence de l’analyse. Selon ses principes de base, la sortie de balle s’articule autour d’une base à 3, le reste de l’équipe occupant harmonieusement la largeur du terrain pour ouvrir des triangles, (ou plutôt des losanges) de passes. L’idée principale étant de fixer au large, pour connecter à l’intérieur, avec un temps de preparation assez long.

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PSG : Sergio Ramos peut-il jouer central droit ?

  • Arrivé en star, Sergio Ramos vient fortement concurrencer la charnière Kimpembe – Marquinhos
  • La question de la défense à 3 se pose, alors que l’axe gauche est désormais trusté par 3 joueurs
  • Depuis son passage dans l’axe à Madrid (2011) il n’a quasiment joué qu’axe gauche
  • Analyse des enjeux d’un éventuel changement de côté, et/ou d’une défense à 3
Sergio Ramos, en contrôle face à Griezmann, lors du sacre de 2016

9 saisons quasi-exclusivement central gauche à Madrid

Arrivé au Real en 2005, Sergio Ramos évolue axe gauche depuis 2011, repositionné par Jose Mourinho. Depuis, il n’a joué axe droit que de façon extrêmement épisodique en club.

En stat, depuis septembre 2015, (source wyscout), voilà ce que ça donne :

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City – PSG : Paris doit casser la zone

  • Man City a trouvé son équilibre dans une formule bien définie
  • En ajustant leur pressing, les skyblues ont neutralisé la création et la profondeur parisienne
  • Quels réglages pour leur répondre ?
City en contrôle de l’explosivité d’Mbappe

City s’est trouvé sans ballon

Après des années inégales dans ce registre, Guardiola a finalement trouvé ses hommes et sa formule en ce qui concerne la stricte phase défensive.

Un bloc court, structuré et compact, organisé en 4-4-2.

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Animation défensive de l’Atalanta : Agressivité et densité dans un système atypique

Paulo+Dybala+Jose+Luis+Palomino+Juventus+v+kOM71QEG7LEl

Palomino, central de l’Atalanta au contact de Dybala lors de Juve – Atalanta

  • En phase défensive, Gasperini adopte un système atypique : le 5-2-1-2
  • L’Atalanta défend à mi-chemin entre l’individuelle et la zone
  • Avec la responsabilisation et l’agressivité inhérentes à l’individuelle
  • Et la densité autour du ballon, inhérente à la zone

Dans cet article, nous détaillerons le système et l’animation défensive de l’Atalanta à travers 5 points :

  • Le rôle des attaquants et des milieux axiaux
  • Le rôle des latéraux
  • Le rôle des centraux
  • Les différences entre le bloc médian haut et le bloc médian bas
  • Les approches choisies par ceux qui sont parvenus à les déséquilibrer

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